L’histoire de l’adolescent attaqué par des loups reste une histoire

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 8 JUIN 2015

Certains médias s’emparent sans discernement du témoignage d’un adolescent disant avoir été attaqué par des loups. Dans la nuit du 5 juin à Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), alors qu’il s’approchait du troupeau de vaches de son père après avoir été alerté par des bruits, le garçon de 16 ans raconte qu’une dizaine de loups auraient couru vers lui « comme vers un gibier » en l’encerclant, et qu’il ne les aurait arrêtés que par un coup de fusil. Les associations de CAP Loup en appellent à la raison et rétablissent quelques points.

Les incohérences ne manquent pas dans cette histoire. L’adolescent, qui se déplace en béquilles, dit qu’il avait aussi en mains une lampe torche et le fusil laissé par son frère. Celui-ci témoigne maladroitement « La prochaine fois, peut-être que ça sera réel » avant de se rattraper. La distance à laquelle se trouvaient les loups varie entre 5 et 20 mètres selon les différentes versions données par la famille. L’adolescent aurait aussi vu récemment un loup « portant un collier, surveillé de loin par un homme avec des jumelles ». Le père, dont le troupeau a été attaqué il y a quelques jours, parle de 13 loups dont « un très gros et noir » et 4 grands louveteaux, ce qui est invraisemblable puisque les louveteaux à cette époque sont encore tout petits et pas en âge de suivre la meute. Aucune meute si grande n’est connue par les suivis scientifiques à cette époque de l’année.

En 2001 dans les Alpes-Maritimes, un berger avait fait les titres de la presse en racontant avoir été attaqué par une louve et un louveteau, avant qu’une enquête de l’ONCFS établisse qu’il s’agissait d’un mensonge. Rappelons qu’aucune attaque de loup sur l’Homme n’est connue depuis des décennies et la fin de la rage en Europe, y compris en Italie d’où est originaire la population de loups française, où les loups sont cinq fois plus nombreux qu’en France et strictement protégés. Dans le même temps, sont connues de nombreuses attaques de vaches ayant par exemple causé la mort d’un randonneur en mai dernier dans les Hautes-Alpes, et de chiens causant chaque année des morts et des milliers de morsures conduisant les victimes aux urgences. Il ne s’agit évidemment pas de s’en prendre aux animaux domestiques ni à tout autre animal sauvage, mais simplement de garder la raison et de ne pas tomber dans une psychose anti-loups entretenue par des syndicats agricoles prêts à monter des opérations de communication mensongère.

Les associations de CAP Loup

 

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