Acharnement médiatique contre la protection du loup : réagissez !

Après France 2 et France Inter (voir nos actualités du 10 et du 17 septembre), c’est au tour de Libération et de Politis de publier des « reportages » totalement à charge contre la protection du loup. Tous ces reportages dans les médias nationaux font suite à un voyage de presse organisé récemment par la Confédération Paysanne, un syndicat agricole réclamant que le loup ne soit plus une espèce strictement protégée.

Le message des syndicats est aussi simpliste que fallacieux : selon eux, le loup menacerait tout simplement de faire disparaître l’élevage ovin en plein air, et il faudrait donc chasser le loup pour sauver les paysans. Certains journalistes ont relayé ce message absurde sans aucun discernement, au détriment de l’information.

CAP Loup a écrit à Libération et à Politis pour demander à ces médias de diffuser une information véritable sur le dossier loup. Nous vous invitons à écrire vous aussi à ces journaux : demandez un meilleur traitement de l’information sur le dossier loup !

Ecrivez en utilisant vos mots. Vous pouvez vous inspirer des courriers ci-dessous envoyés par CAP Loup. Les articles de ces deux journaux sont très similaires, c’est pourquoi le courrier de CAP Loup est le même pour les deux.

Merci à tous !

Ecrivez à Libération à cette page et à l’auteur de l’article, Eliane Patriarca e.patriarca@liberation.fr
Ecrivez à Politis à cette adresse pagecourrier@politis.fr et l’auteur de l’article, Patrick Piro patrickpiro@globevision.org

 

Les courriers de CAP Loup à Libération et à Politis

 

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Lettre ouverte du 25 septembre 2014

A l’attention de Laurent Joffrin, Directeur de la rédaction de Libération/
A l’attention de Denis Sieffert, Directeur de la rédaction de Politis

Monsieur,

Libération/Politis a publié le 18 septembre dernier/le 20 septembre dernier un article intitulé « L’impact des loups» / « Ils vivent avec l’angoisse du loup ». Nos associations ont été interpellées par la teneur de cet article. En effet, le sujet a été traité de façon très partisane et parcellaire, sans rendre compte de la réalité du dossier.

Vous présentez le loup uniquement comme un problème, en oubliant de rappeler le rôle essentiel que joue cette espèce comme prédateur naturel dans les écosystèmes, en particulier dans les Préalpes et Alpes du sud, lieu de votre voyage organisé par la Confédération Paysanne. Le loup, rappelons-le, se nourrit principalement d’ongulés sauvages.

Vous évoquez 4 900 animaux d’élevage tués possiblement par le loup en un an en France, mais ce nombre ne signifie pas grand-chose s’il n’est pas mis en perspective avec les 500 000 ovins tués dans le même temps par d’autres causes : maladies, accidents, pertes dans les alpages…

Vous relayez sans aucun recul le discours absurde de la Confédération Paysanne évoquant une disparition future du pastoralisme à cause du loup. Comment pouvez-vous laisser croire sans questionnement qu’un pays comme la France ne serait pas techniquement capable d’élever des moutons en plein air, de façon compatible avec la présence de prédateurs naturels ?

Vous ne donnez la parole qu’à des éleveurs et des bergers au discours stéréotypé, que vous a indiqués ce syndicat pour votre reportage. Il serait intéressant pour vos lecteurs de montrer aussi les bergers qui travaillent sans problème particulier en présence de loup depuis des années.

Surtout, il serait intéressant d’aborder les questions de fond liées aux vrais problèmes de la filière ovine : problèmes économiques, structuraux, peut-être moins attrayants à vos yeux, mais beaucoup plus significatifs pour la compréhension du dossier « loup ».

Enfin, il serait pertinent de proposer à vos lecteurs le point de vue d’associations de protection de la nature qui connaissent parfaitement le terrain et le dossier.

C’est pourquoi, en réponse à cet article, nous vous demandons de pouvoir intervenir dans vos colonnes à l’occasion d’un prochain sujet sur le loup, afin que nos concitoyens puissent bénéficier d’une vision plus large et mieux informée de ce dossier. Les associations de CAP Loup se tiennent à votre disposition.

Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

Les associations de CAP Loup

 

pageVisualisez l’article en ligne de Libération du 20 septembre 2014

pageVisualisez l’article en ligne de Politis du 18 septembre 2014